Comment le Qatar a surmonté le blocus et lui a fait face

TRÉSOR NATIONAL: Avec 14 000 vaches à la ferme de Baladna au nord de Doha, le Qatar sera autosuffisant en lait et produits laitiers.
PHOTO DE: Ingeborg Huse Amundsen / Verdens Gang

CRISE AU QATAR: ” L’impact de La crise fut énorme. C’était la meilleure chose qui aurait pu arriver au Qatar. Cela a ouvert de nouvelles opportunités commerciales », a déclaré John DORE, directeur général de Ferme de Baladna.
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Perspectives optimistes: Yousuf Mohamed AL-JAIDA, chef du Centre Financier du Qatar (Qatar Finance Center), estime que Doha sera en mesure de remplacer Dubaï comme centre commercial de la région.
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À la grange: Les vaches sont traites sur une machine rotative avant de retourner à la grange. Le lait est utilisé pour en faire du lait de consommation, des yogourts, de la crème glacée et du fromage.
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Al Khor (VG): Environ 90% des aliments étaient importés au Qatar. Lorsque les pays voisins ont fermé les frontières et imposé le blocus, John DORE (58 ans) a pris des mesures.

John DORE présente un spectacle étrange, avec son chapeau de paille et une chemise rose pâle, dans la ferme située au milieu du désert aride, à 60 kilomètres au nord des gratte-ciel de la ville de Doha.
Derrière lui, 100 vaches tournent autour d’une machine à traire géante. Elles restent dans le ring pendant huit minutes avant de leur donner une pause.
Avant le 5 juin, l’Etat arabe du Qatar dépendait de ses pays voisins pour obtenir du lait et du pain. Environ 90% des aliments sont importés: lait, viande, poulet, œufs et pain. Tout est importé de l’étranger.
Contexte: c’est la raison pour laquelle le Qatar fait face à une crise.
En conséquence, l’Arabie saoudite a fermé la seule frontière terrestre du Qatar et ses voisins les Emirats Arabes Unis, le Bahreïn et l’Egypte ont bloqué les routes maritimes et les vols aériens après avoir accusé le Qatar de soutenir les groupes terroristes et exprimé leur irritation des relations étroites entre le Qatar et l’ennemi juré de l’Arabie Saoudite, l’Iran.
Plus de 2,5 millions d’habitants au Qatar ont couru vers les magasins pour s’approvisionner.
– C’était le chaos total. Tout le lait a disparu, raconte John Joseph DORE, un grand fermier et homme d’affaires irlandais qui vit au Moyen-Orient depuis plusieurs années.

Faire du Qatar un pays autosuffisant
C’est dans ce chaos que Dore vit une opportunité:
– Je prouverais à l’Arabie Saoudite que nous pouvons survivre sans leur lait. J’ai donc apporté le meilleur de la technologie du lait et des vaches laitières importées de la Hongrie, d’Allemagne et des Pays-Bas.

Quand VG visite la ferme il ne faisait “que” 35 degrés. C’est comparable à l’hiver pour pleuvoir ici, rien à voir avec les 50 degrés, quand les vaches sont arrivées en juillet. En fournissant la climatisation et des litres d’eau froide à la ferme, le désert est devenu habitable pour les animaux de l’Ouest.
Aujourd’hui, 2500 vaches vivent à la ferme de Baladna, que Dore gère et produit 100 tonnes de lait par jour. Au cours du mois de novembre, 4000 vaches arriveront des États-Unis et, d’ici à avril, 10 000 viendront par voie maritime.
– Lorsque toutes les vaches seront au pays, le Qatar deviendra autosuffisant en lait. Nous n’aurons plus besoin des Saoudiens. Être autosuffisant est un signe de souveraineté nationale, selon Dore.

La relation avec l’Iran

Malgré que le nationalisme et l’indépendance au Qatar aient augmenté à la suite du blocus, le pays cherche de nouvelles alliances.
– La Turquie a été un grand soutien et le premier pays à nous aider après le blocus. Nos relations avec le Koweït et Oman se sont également renforcées. En outre, nous nous tournons vers l’Iran, que nous considérons comme un acteur très intéressant “, a déclaré Yousuf Mohamed AL-JAIDA, PDG du Centre Financier du Qatar (Qatar Finance Center).
VG a rencontré le PDG au dernier étage d’un gratte-ciel dans le West Bay au Centre Financier à Doha. Le Centre Financier du Qatar tente de renforcer l’économie du pays loin du pétrole et du gaz, et d’attirer les cols blancs et les investisseurs étrangers à investir au Qatar.
AL-JAIDA explique à VG à quel point la crise du Qatar a été positive:

– La crise a été positive pour nous. Les réformes que nous faisons maintenant n’auraient jamais eu lieu: 80 pays ont obtenu l’autorisation d’entrer au Qatar sans visa, nous nous sommes ouvert à l’investissement étranger comme jamais auparavant, et les salaires minimums seront haussés et les permis de résidence permanente pour les migrants seront facilités. La crise a créé un Qatar meilleur, plus ouvert, libéral et pragmatique, a-t-il déclaré.
– La crise a été une bénédiction, une bonne augure.
Comment combattre le blocus
Ce n’est pas une coïncidence si le blocus de cinq mois s’est valu le titre de «crise du Qatar». Il a infligé au pays le plus grand ralentissement économique depuis la crise financière de 2008:
• Les États du Golfe se sont retirés des banques du Qatar. Comme solution d’urgence, les autorités du Qatar ont dû remplacer les dépôts de 17 milliards de dollars.
• Le Qatar a connu une chute de 18% du marché boursier, les prix de l’immobilier ont diminué ainsi que le nombre des touristes. Quant au prix du pétrole, il était en chute depuis longtemps.
• 11 000 familles et 7 000 employés d’Arabie Saoudite, de Bahreïn et des Emirats ont quitté le Qatar après avoir été commandés de le faire par leurs autorités, selon les chiffres de CFQ.
• Le CCG, créé en 1981 pour assurer la libre circulation des marchandises, des capitaux et de la main-d’œuvre entre l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Qatar, le Koweït, Oman et Bahreïn fait face à sa plus grande crise. C’est un problème majeur si le Conseil tient sa réunion annuelle au Koweït en décembre.
• Mais, malgré la crise: le Qatar reste le pays le plus riche du monde, en termes de produit national brut par habitant (environ 100 000 USD). La raison pour laquelle le Qatar est au sommet n’est pas seulement l’industrie pétrolière, mais le fait que près de 90% des habitants du pays sont des travailleurs immigrés d’Asie, qui ne sont pas nécessairement inclus dans les statistiques. En d’autres termes: Une grande richesse est répartie sur très peu d’habitants.

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